mardi 18 août 2015

Deux frères

Il était une fois deux frères. L’aîné s'appelait Cœur, le cadet - Esprit. Esprit était beaucoup plus jeune, il obéissait à son grand frère et exécutait toutes les taches qu'il lui confiait. Le temps passait et le petit a grandi. Désormais lui aussi voulait mener dans les jeux et rattraper toutes les années qu'il a passé dans l'ombre. Il s'est révolté contre son frère et il est devenu malin, rusé, méchant et très fort. Cœur, plus doux et sensible, n'aimait pas les disputes, il aimait son petit frère et ne protestait plus... Il admirait la force de son caractère, sa persévérance, son courage, mais il n'avait plus son mot à dire. Son petit frère ne l’écoutait plus... Ils ne se parlaient plus... Leur père, qui s'appelait Corps, en voyant cette discorde, souffrait beaucoup, devenait plus en plus malade. Leur famille, jadis unie et joyeuse, n’était plus qu'un fantôme... Esprit s'occupait des affaires de famille, avait beaucoup de projets, il n'avait pas de temps à s'occuper de son père ni écouter les conseils de son frère, qui devenait plus en plus triste et silencieux..
Et un jour, le père est tombé gravement malade, il ne voulait plus vivre, en voyant ses deux fils bien-aimes en désaccord. Cœur, abattu, pleurait, en regardant son père mourir, mais il ne pouvait rien faire pour le soulager, il n'avait pas de volonté de son frère. Esprit, après avoir vu le malheur, qui s'est abattu sur sa famille, était abasourdi. Il a compris que si son père mourrait, tout ce qu'il entreprend, tous ses projets et les efforts seront vains, car il faisait tout cela pour le bonheur de sa famille. Il a compris aussi que son orgueil, son assurance, son mépris, sa supériorité, tout ce qu'il croyait d’être sa force, n’était en faite que la poussière qui l'empêchait de voir la vérité. Il s'est débarrassé de tout ce bric-à-brac des idées reçues, des conventions, de son orgueil, des autres qu'il croyait d’être ses amis, il est revenu à la maison et il a vu ses proches abattus, souffrants, silencieux, mais sans rancune. Ils l'ont accueilli avec les bras ouvert, comme un fils prodigue.
Leur bonheur était immense, ils pleuraient de joie, heureux de se retrouver. Depuis ce jour-là leur vie est devenue un Paradis - ils appréciaient chaque instant, passé ensemble, ils avaient tellement de choses à se dire. Pour la première fois il n y avait pas de rapport de force, du chef, chacun avait son mot à dire et les autres l’écoutaient avec le respect. Ils prenaient désormais soins les uns des autres, ils n'avaient plus peur de rien, même pas de la mort, car ils savaient qu'ils partiront ensemble, main dans la main...

B. Murillo "Retour du fils prodigue"


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