dimanche 4 octobre 2015

Oiseau

Son cœur était comme un petit oiseau, enfermé dans une cage. En étant jeune et insouciant, il chantait et tentait de voler, mais a chaque fois buttait contre les barres de sa cage. En se faisant mal plusieurs fois, il est devenu plus prudent: il a préféré de rester dans un coin plutôt que de souffrir encore et encore…
Le temps passait et le petit oiseau ne chantait plus. Il ne ressemblait plus à cette créature, pleine de vie et d’espoir, enthousiaste et généreuse, prête à offrir ses chants à tout le monde. Il ne trouvait plus en lui ni force ni envie. Il ne ressentait même plus de douleur. Le vide et le silence ont pénétré chaque parcelle de son âme, plongée dans le noir. Il ne voyait plus rien, ni les barres de sa cage, ni même les rayons du soleil qui arrivaient parfois jusque lui et caressaient ses ailes. Toutes les couleurs du monde se noyaient dans ce noir intérieur…
Un jour il a entendu le chant d’un autre oiseau, une mélodie tellement douce et triste qu'elle a réussi à traverser ce gouffre noir et le remplir de lumière. Ce chant était si mélancolique et plein de détresse que le cœur s’est serré de douleur avant de s’ouvrir, rempli de tendresse. Les deux oiseaux, chacun enfermé dans sa cage, chantaient leurs douleurs, en essayant en même temps redonner l’espoir à l’autre. Leurs chants étaient à la fois tristes et pleins d’allégresse, mélodieux et déchirants, joyeux et désespérés, lumineux et sombres. C’était un mélange extraordinaire de tous les sons possibles, riches en nuances, profonds et légers, graves et aiguës, une fusion de détresse et d'espoir, de mélancolie et de joie, de solitude et des retrouvailles. C’était la plus belle musique, rare et précieuse, libre et éternelle…


C’était un bel été, rempli de tendresse et de chansons… Mais l’automne est arrivé, en apportant le vent, le froid, la solitude et le besoin de la chaleur. Mais la cage, oubliée à un moment, était toujours la, faite des obligations, des devoirs, des contraintes, du bon sens. Solide, durable, impénétrable, elle délimitait une espace de sécurité, protégeait du monde violent, elle était indispensable, même si elle cachait en partie le soleil. Si auparavant elle était presque invisible, tellement habituelle et familière, désormais sa présence est devenue étouffante. Les ombres, que ses barres projetaient, étaient si froids et sombres et provoquaient la douleur tellement forte et vive, que le gouffre noir d’autrefois paraissait désormais comme un rêve inaccessible…



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