Les portes du monde

Les portes du Paradis du Baptistère de Saint Jean, Florence

J'ai frappé dans les portes du monde
De toutes mes forces depuis toujours
Pour faire rentrer dans son costume immonde,
Taillé pour les grands jours

Qui serre les âmes dans ses tenailles
Et les étouffe petit à petit
Dans le noir de ses entrailles
Et dans la brume de son esprit tari

Qui taille les âmes selon la mode,
Les préjugés, les conventions,
Les amalgames, les règles, les codes
Et les condamne pour l'inaction.

J'ai essayé ce beau tailleur,
Mais prise dans la douleur insupportable
J'ai préféré aller voir ailleurs,
Que de offrir mon âme au Diable.

Je ne frappe plus dans ses grandes portes
Qui brillent comme l'or de belles promesses
Pour attirer les âmes mortes,
Perdues au fond de leur détresse.

Je veux la liberté d'esprit,
L'amour et la beauté dans l’âme,
Mon monde aux charmes du Paradis,
Vidé de tous les blâmes...